Comment calculer l’indemnité de licenciement d’un employé au Québec?
Il y a plusieurs entreprises qui sont malheureusement contraintes de se départir de certains de leurs employés. En réalité, aucune entreprise n’est entièrement à l’abri d’avoir à procéder à un ou plusieurs licenciements.
La décision de procéder à un licenciement n’est jamais prise en raison du comportement du salarié, mais résulte souvent de facteurs externes, comme des difficultés financières, une restructuration ou d’autres nécessités organisationnelles.
Toutefois, au Québec, un licenciement ne peut être effectué de manière arbitraire. La loi encadre strictement cette procédure afin de protéger les droits des travailleurs. Selon les circonstances, l’entreprise a l’obligation de verser une indemnité de licenciement au salarié!
Dans cet article, nous vous expliquons tout ce qu’il faut savoir sur le licenciement au Québec et la façon de calculer l’indemnité de licenciement ! |
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QU’EST-CE QU’UN LICENCIEMENT AU QUÉBEC?
Le licenciement désigne la rupture du contrat de travail décidée unilatéralement par l’employeur, sans que cette décision soit motivée par un manquement ou une faute de la part de l’employé.
- En d’autres mots, l’employé n’est aucunement responsable de la perte de son emploi.
En effet, ce type de rupture du contrat de travail est lié à des facteurs externes, indépendants de la conduite ou de la performance du salarié. Le licenciement répond à des besoins liés à la situation économique, technique ou organisationnelle de l’entreprise.
Quels sont les motifs pouvant justifier le licenciement d’un employé?
Il existe trois grandes catégories de motifs justifiant un licenciement au Québec :
Motifs économiques
Tout d’abord, les raisons économiques sont parmi les plus fréquentes dans les décisions de licenciement. Lorsqu’une entreprise fait face à une baisse importante de ses revenus, à des pertes financières répétées ou à une conjoncture économique défavorable, elle peut être amenée à réduire ses effectifs pour diminuer ses charges.
Le licenciement devient alors un outil de gestion visant à préserver la pérennité de l’organisation en adaptant ses ressources humaines aux contraintes budgétaires.
Cette mesure peut être nécessaire en période de récession, de ralentissement de l’activité économique ou commerciale sur un marché spécifique, ou encore face à une forte concurrence. Dans ces situations, réduire les coûts oblige souvent à supprimer les emplois jugés non essentiels à court terme.
Motifs techniques
Ensuite, l’évolution technologique constitue un autre motif fréquent de licenciement. L’apparition de nouvelles machines, logiciels ou systèmes automatisés peut rendre certains postes obsolètes.
Par exemple, l’intégration de procédés de production automatisés ou l’utilisation accrue d’outils informatiques pour des tâches auparavant réalisées manuellement diminue la nécessité d’employer un certain nombre de travailleurs.
Le licenciement dans ce contexte est une réponse à l’adaptation de l’entreprise aux innovations technologiques afin de rester compétitive sur son marché.
Motifs organisationnels
Finalement, les transformations internes telles que les restructurations, fusions, acquisitions ou réorganisations stratégiques peuvent aussi entraîner des licenciements. Lors d’une fusion, certaines fonctions ou postes similaires se retrouvent en double, ce qui pousse l’entreprise à réduire son personnel.
De même, la volonté d’optimiser les processus, d’améliorer la productivité ou de modifier la structure hiérarchique peut conduire à la suppression de certaines fonctions et postes, justifiant ainsi des licenciements pour des raisons purement organisationnelles.
Quelles sont les différences entre un licenciement, un congédiement, une mise à pied et une cessation d’emploi?
Bien que ces termes soient parfois employés de façon interchangeable dans le langage courant, ils désignent des situations différentes avec des conséquences distinctes en droit québécois.
Types de rupture | Explication |
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Le licenciement | Le licenciement est une décision de l’employeur mettant fin au contrat de travail sans faute du salarié, basée sur des raisons externes comme des motifs économiques, techniques ou organisationnels. Le salarié n’est pas responsable de cette rupture. |
La mise à pied | Contrairement au licenciement, la mise à pied est une mesure temporaire qui suspend provisoirement le contrat de travail entre l’employeur et l’employé. Alors que le licenciement entraîne la rupture définitive du contrat, la mise à pied permet de conserver le lien d’emploi.Cette décision est généralement motivée par des raisons économiques, organisationnelles ou techniques, comme des contraintes budgétaires, des réorientations stratégiques, une récession ou l’adoption de nouvelles technologies.Pendant la mise à pied, le salarié peut être appelé à reprendre son poste à tout moment. |
Le congédiement | Le congédiement est la rupture du contrat liée à une faute grave ou une insuffisance professionnelle. Il intervient lorsque le salarié commet un vol, une fraude, une violation répétée des règles internes, ou lorsqu’il ne répond pas aux exigences minimales du poste malgré les avertissements et les formations reçus.Dans ce cas, l’employeur peut mettre fin à la relation de travail sans obligation de préavis ni indemnité, à condition de prouver la gravité des motifs. |
La cessation d’emploi | La cessation d’emploi englobe toute fin de la relation de travail, qu’elle soit initiée par l’employeur ou le salarié. Lorsque l’employeur met fin au contrat sans faute grave, des obligations légales s’appliquent, notamment le respect d’un délai de préavis ou le versement d’une indemnité compensatrice, afin d’assurer une transition équitable pour le salarié. |
Un employeur ne peut utiliser le licenciement pour congédier un salarié : il s’agirait alors d’un congédiement déguisé!
Au Québec, un employeur ne peut se servir du licenciement comme d’un simple prétexte pour se débarrasser d’un salarié de façon déguisée. Un congédiement déguisé survient lorsque l’employeur invoque des motifs économiques ou organisationnels, alors que la véritable raison est d’ordre personnel, disciplinaire ou discriminatoire.
Par exemple, un employeur pourrait prétendre à une restructuration pour camoufler une volonté d’évincer un employé jugé dérangeant. Ce type de rupture est illégal et peut être contesté devant le Tribunal administratif du travail. Le salarié peut alors réclamer des indemnités, voire sa réintégration, s’il prouve que le licenciement est en réalité un congédiement déguisé.
Quelles sont les obligations de l’employeur lors d’un licenciement ?
Au Québec, les règles concernant le licenciement sont strictes et doivent être respectées par les entreprises pour assurer un traitement équitable des salariés. Ces règles sont principalement établies par la Loi sur les normes du travail, le Code civil du Québec, ainsi que par des conventions collectives ou les politiques internes des entreprises, selon les cas.
Préavis de cessation d’emploi
Premièrement, une entreprise souhaitant procéder à un licenciement est tenue de remettre à l’employé un avis écrit avant de mettre fin au contrat de travail. Ce préavis permet au salarié de se préparer à la fin de son emploi, que ce soit pour rechercher un nouvel emploi ou pour réorganiser ses finances.
La durée de ce préavis varie en fonction de l’ancienneté du salarié :
Ancienneté | Durée du préavis |
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Moins d’un an | 1 semaine |
Entre 1 et 5 ans | 2 semaines |
Entre 5 et 10 ans | 4 semaines |
10 ans ou plus | 8 semaines |
Le fait de ne pas remettre un préavis dans le délai prévu expose l’employeur à des sanctions, notamment à l’obligation de verser une indemnité compensatrice. Il est également important de préciser que ce préavis doit obligatoirement être transmis par écrit.
Exceptions au préavis
Certaines situations permettent à l’employeur de ne pas être tenu de remettre un préavis :
- Lorsque l’employé compte moins de trois mois d’ancienneté.
- Lorsque l’employé n’est pas considéré comme un salarié au sens de la Loi sur les normes du travail.
- Si le contrat de travail est à durée déterminée et prend fin à son échéance prévue.
- En cas de force majeure (catastrophes naturelles, incendies, conflits armés, etc.).
Préavis pour un licenciement collectif
Lorsqu’un employeur prévoit mettre fin à l’emploi d’un grand nombre de salariés dans un même établissement, certaines règles spécifiques s’appliquent. Un licenciement collectif est reconnu lorsque 10 employés ou plus sont licenciés ou mis à pied pour plus de six mois, le tout sur une période de deux mois.
Dans le cas d’un licenciement collectif, la loi impose un délai minimal entre la transmission de l’avis et la date de fin d’emploi, en fonction du nombre d’employés licenciés :
Nombre de salariés touchés | Délai de préavis exigé |
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10 à 99 salariés | 8 semaines |
100 à 299 salariés | 12 semaines |
300 salariés et plus | 16 semaines |
Toutefois, il est important de noter que l’employeur a quand même l’obligation de remettre un avis individuel à chaque salarié visé, en plus de l’avis collectif!
De plus, avant d’effectuer un licenciement collectif, l’employeur a l’obligation légale de notifier le ministre de l’Emploi et de la Solidarité sociale. Une copie de cet avis doit être transmise à la CNESST et, s’il y a lieu, à l’association syndicale accréditée représentant les travailleurs concernés.
Indemnité compensatrice
Dans l’impossibilité de fournir le préavis prévu, l’employeur doit verser au salarié une compensation financière équivalente au salaire qu’il aurait perçu pendant la période de préavis.
Cette indemnité compensatrice inclut :
- Le salaire de base ;
- Les avantages réguliers liés à l’emploi, tels que primes fixes, allocations, contributions aux régimes de retraite ou d’assurance.
En revanche, les primes exceptionnelles, bonus ou heures supplémentaires ne sont généralement pas inclus dans ce calcul.
Indemnité de licenciement
Distincte de l’indemnité compensatrice, l’indemnité de licenciement n’est pas automatiquement due par la loi. Elle devient obligatoire uniquement lorsqu’elle est prévue dans une convention collective, un contrat de travail ou une politique interne de l’entreprise.
Son objectif est d’aider financièrement le salarié licencié pendant sa recherche d’emploi.
Cas où l’indemnité de licenciement s’applique
L’indemnité de licenciement peut être exigée dans plusieurs contextes :
- D’abord, certaines conventions collectives prévoient expressément le versement d’une telle indemnité aux employés licenciés.
- Ensuite, les politiques internes de l’entreprise peuvent offrir une indemnité de licenciement afin de favoriser le recrutement du personnel.
- Enfin, le contrat de travail lui-même peut inclure une clause prévoyant une indemnité en cas de fin d’emploi.
Dans tous ces cas, l’employeur est tenu de respecter les engagements pris envers l’employé!
Critères pour calculer l’indemnité de licenciement
Le calcul de l’indemnité de licenciement tient compte principalement :
- De l’ancienneté du salarié, puisque plus l’ancienneté est importante, plus l’indemnité est élevée.
- Du poste occupé, notamment le niveau de responsabilités, les cadres supérieurs pouvant bénéficier de conditions plus avantageuses.
- Du salaire perçu, calculé sur la base de la rémunération régulière avant le licenciement, en excluant les éléments variables.
Les modalités du calcul sont fixées par les documents contractuels ou collectifs.
Exemples de calcul de l’indemnité de licenciement!
Pour illustrer le calcul de l’indemnité de licenciement, voici trois exemples prenant en compte les raisons contractuelles donnant droit à l’indemnité, ainsi que le salaire et l’ancienneté de l’employé:
Exemple 1: Employé avec ancienneté modérée et clause spécifique
Un technicien de laboratoire ayant cumulé 8 années de service au sein d’une entreprise de biotechnologie gagnait un salaire brut annuel de 48 000 $, soit environ 923 $ par semaine. Son contrat de travail comportait une clause précisant qu’en cas de licenciement, il aurait droit à une indemnité équivalente à 1,5 semaine de salaire pour chaque année d’ancienneté.
Calcul : 1,5 semaine de salaire = 1,5 × 923 $ = 1 384,50 $ Indemnité totale = 1 384,50 $ × 8 ans = 11 076 $ Indemnité totale de licenciement : 11 076 $ |
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Exemple 2: Employé avec ancienneté élevée et plafond
Une ingénieure, en poste depuis 12 ans avec un salaire hebdomadaire de 2 100 $, bénéficie d’une indemnité de licenciement selon sa convention collective. Cette indemnité équivaut à 2,5 semaines de salaire par année d’ancienneté, avec un plafond maximal fixé à 40 000 $.
Calcul : 2,5 semaines de salaire = 2,5 × 2 100 $ = 5 250 $Indemnité calculée = 5 250 $ × 12 ans = 63 000 $Indemnité totale de licenciement : 40 000 $ (montant plafonné) |
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Exemple 3: Employé avec faible ancienneté et taux fixe
Un assistant juridique a 3 ans d’ancienneté et touche un salaire hebdomadaire de 650 $. La politique interne de l’entreprise prévoit une indemnité de licenciement correspondant à une semaine de salaire par année d’ancienneté, sans plafond.
Calcul : 1 semaine de salaire = 650 $Indemnité totale = 650 $ × 3 ans = 1 950 $ |
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Ces trois exemples illustrent que l’indemnité varie selon le nombre d’années d’ancienneté, le salaire hebdomadaire, les clauses contractuelles ou internes, ainsi que les plafonds éventuels. Pour un calcul précis, il est toujours conseillé de vérifier le contrat de travail, la convention collective et les politiques internes applicables.
Pourquoi une entreprise devrait faire appel à un avocat spécialisé en droit du travail en cas de licenciement?
Un licenciement peut sembler être une simple décision de mettre fin au contrat de travail, mais en réalité, cette démarche est encadrée par de nombreuses règles strictes. Un avocat spécialisé en droit du travail est un allié pour l’entreprise. Il veille à ce que le processus de licenciement respecte la loi et aide à prévenir tout recours engagé contre l’entreprise.
Vérifier la légitimité du licenciement
L’avocat s’assure que le licenciement est justifié, qu’il repose sur des motifs économiques, organisationnels ou technologiques. Il analyse les faits et la situation de l’entreprise pour éviter que la rupture du contrat de travail soit qualifiée de congédiement déguisé.
Calculer les indemnités
L’avocat s’assure que le calcul des indemnités, qu’il s’agisse de l’indemnité de licenciement, du préavis ou de toute autre compensation, respecte les critères légaux, les contrats de travail, les conventions collectives et les politiques internes de l’entreprise.
Garantir le respect des obligations légales
L’avocat conseille l’employeur pour qu’il respecte toutes les obligations liées au licenciement ; préavis, documents à remettre, paiement des sommes dues, et autres formalités administratives. Il veille ainsi à ce que la procédure soit irréprochable, réduisant les risques de recours devant les tribunaux.
Représenter l’entreprise en cas de recours
Lorsqu’une entreprise fait l’objet d’un recours, notamment devant le Tribunal administratif du travail, concernant un licenciement ou une indemnité de licenciement, l’avocat intervient pour la défendre.
L’avocat veille à défendre les intérêts de l’entreprise, à rassembler et présenter les preuves nécessaires, à exposer les arguments en sa faveur, et à assurer un suivi rigoureux du dossier afin de gérer efficacement le litige.
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Lors d’un licenciement, il est essentiel pour l’entreprise de consulter un avocat spécialisé en droit du travail. Celui-ci vérifie que les motifs invoqués justifient légalement un licenciement, conseille sur le calcul précis des indemnités à verser et s’assure que toutes les obligations légales et contractuelles sont respectées.
Il est également compétent pour rédiger tous les documents juridiques nécessaires, prévenir les risques de recours, et représenter l’entreprise devant les autorités compétentes en cas de litige!
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